10 ans pour apprendre à fabriquer le logo d’Apple: Ce n’est qu’un exemple.
Les médias occidentaux comme chinois citent volontiers les énormes progrès accomplis par la Chine dans de nombreux domaines. Les uns pour faire peur, les autres pour dire que tout va pour le mieux. Nous voyons que les angles de vues définissent ce qu’on pense des mêmes faits.
Alors, je me suis amusé à chercher les domaines où la Chine a su rattraper son retard récemment ou n’a pas encore réussi à combler ses lacunes technologiques.
La fabrication de la neige artificielle
En 2016, la Chine ne savait pas encore faire une piste de ski selon les normes de compétition.
En effet, la densité naturelle d’une couche de neige est environ 0.05g/cm3 ~ 0.15g/cm3. Une piste dans une station de ski grand publique doit avoir une densité de 0.4g/cm3 à 0.5g/cm3. Mais celles des JO d’hiver doit atteindre 0.65g/cm3. Tout le monde n’est pas capable de fournir une piste de ski avec une telle densité de neige constante et homogène. Le diamètre et l’épaisseur des flocons de neige, l’épaisseur des couches de neige pour différentes épreuves doivent aussi obéir à des normes strictes.
La Chine a fait des essais et a fait venir des experts pour examiner les tests. Les experts sont venus regarder et marcher sur les pistes. Ils ont pris de la neige dans les mains, et se sont contentés de dire:
It’s not good.
Et ils sont repartis.
L’académie des sciences chinoise s’est alors emparée du problème. La Chine a eu sa première piste répondant aux normes en 2021 seulement.
Les chinois ont eu de la sueur froide dans le dos. Tirant leçon des mésaventures de l’embargo technologique, même les appareils de mesures sont aussi fabriqués en Chine, pour éviter toute dépendance de technologies étrangères. Et ce n’est pas tout. Les technologies permettant la culture de neige ont été acquises en 2017, soit 5 ans seulement avant les jeux d’hiver de 2022. Si la maîtrise de ces techniques arrivent trop tard, on n’aurait simplement pas eu assez de neige pour les jeux. Certaines épreuves auraient été repoussées, et la Chine aurait croulé sous les feux des critiques.
La pointe des stylos à bille
80% des stylos à bille, soit 40 milliard d’unités sont fabriquées en Chine chaque année. Mais le cœur technologique du stylo à bille n’a jamais été transmise à la Chine: il s’agit de la fabrication de la mine du stylo.
L’immense majorité des mines nécessaires à l’assemblage des stylos à bille sont importées depuis le Japon.
Les chaînes de montage en Chine se contentaient d’assembler les mines des stylos dans les tubes fabriqués localement, et qui ne contiennent aucune valeur technologique. Un comble pour le pays inventeur du papier, de l’imprimerie et de la calligraphie. Ainsi, la fabrication des stylos n’est pas un business très rentable pour les chinois. Le coût d’importation des mine étant élevé, les usines chinoises sont obligées de viser la quantité pour en vivre.
Après 5 ans d’intenses recherches technologiques menées par Taiyuan Iron & Steel Group Co, subventionné par l’état, la Chine a mise au point sa première pointe de style à bille en 2017. Mais le français BIC, leader mondial du stylo à bille, reste confiant. En effet, une pointe chinoise écrit 2 fois moins long temps que celle fabriquée par BIC.
L’acier inoxydable ultra fin
C’est un matériau très utile dans beaucoup de domaine: les avions, les panneaux solaires, les batteries, le logo des téléphones Apple depuis 2015 ( si si, la pomme croquée ! ), moteur de voiture, turbine d’avion, équipements médicaux, instruments de mesure de haute précision, aérospatiale… l’usage d’une membrane en acier inoxydable ultra fin est quasi infini.
La Chine est le premier producteur d’acier au monde, mais il s’agit d’acier de qualité médiocre. C’est alors que BaoWuTai Group s’est fixé comme objectif de réussir à s’émanciper de la dépendance technologique étrangère.
Il a fallu plus de 10 ans de recherches et 711 échecs pour qu’enfin, on réussisse à fabriquer une membrane en acier inoxydable de 0.02mm d’épaisseur à haute densité, haute résistance structurelle et thermique. La membrane peut résister jusqu’à 200000 pliage-dépliage sans rompre. En 2021, le groupe réussit à fabriquer des membranes dont l’épaisseur est 0.015mm.
Je sais à quoi vous pensez: avoir un rouleau de cette membrane pour emballer vos plats au frigo. J’y ai renoncé moi même quand j’ai vu le prix: 2 millions de Yuan Chinois la tonne. C’est plus cher que l’argent. Mais vous pouvez en avoir un petit morceau sur votre iphone. Il résistera aux 200000 pliages!
Le micro processeur
Cher à Trump, l’embargo technologique contre la Chine dans le domaine des micro processeurs a failli couler la haute technologie chinoise toute entière.
Sans maîtrise de gravure nanométrique, on ne peut pas fabriquer de micro processeurs. Or, l’usine du monde qui fabrique les téléviseurs et téléphones a besoin de micro processeurs par milliards tous les ans.
L’embargo technologique dans ce domaine interdit la Chine d’utiliser les micro processeurs ayant des brevets américains. La Chine devra compter sur soi même pour fabriquer ses micro processeurs.
Le problème est que son retard technologique ne lui permet pas de fabriquer des puces dont la finesse de gravure est inférieure à 10nm ( 10 milliardième de mètre ). Elle maîtrise les puces gravées à 28nm, les 14nm péniblement. Il s’agit de puces qui équipent les téléviseurs ou autre équipements grand public.
Mais son avancée dans le domaine des ordinateurs, même grand public, est totalement bloquée, car incapable de descendre dans le domaine de l’ultra violet ( longueur d’onde: < 10 nm ).
Le fabricant de machines de photolithographie ASML a été sommé par l’administration Trump, d’annuler la vente de l’une de ces machines qui gravent les puces à 5nm à la Chine.
Aujourd’hui, et dans les prochaines années, il ne faut pas s’attendre à des annonces chinoises fracassantes dans le domaine des micro processeurs.