6 juillet 2021

Ouïghours…

Par Nicolas Vital

Ouïghours… un simple mot sur google déverse un flot de résultats décrivant les horreurs subies par ce peuple. A longueur d’articles, de vidéos, de témoignages poignants, on nous explique les persécutions, l’emprisonnement, les tortures, les viols. Et les chiffres gonflent, à une vitesse étourdissante : de 500.000 personnes emprisonnées à la fin 2019, nous en serions aujourd’hui à près de 6.000.000 ! Diantre, le PCC ne chôme pas.
Mais qu’en est-il vraiment ? Car après tout, on peut sincèrement se poser la question avec tout ce que l’on peut lire, avec toutes ces versions qui évoluent, ces contradictions, ces liens troublants que nos médias minimisent quand ils ne les occultent pas tout simplement.
Commençons donc par l’histoire de cette région, devenue Xinjiang durant le règne de l’empereur Qianlong (1735-1796). Dès la dynastie Han (206 av J.-C. à 220 de notre ère), cette région est occupée militairement par la Chine pour faire face aux invasions et menaces qu’elle subit régulièrement. Sous les Tang (618-907), cette région était également contrôlée par l’empire chinois jusqu’à sa conquête (partielle) par l’empire tibétain au VIIIème siècle. Cette région fut également partie de l’empire Yuan (1271-1368). Enfin, elle retourna à la Chine durant la dynastie Qing, au milieu du XVIIIème siècle et ce jusqu’à aujourd’hui,

avec son statut variant selon les périodes.
La Chine a donc historiquement plus de légitimité sur le Xinjiang que la France ou les États Unis sur certains de leurs territoires…

Maintenant, abordons le Xinjiang moderne et son traitement médiatique, via différents points importants qui apporteront probablement un éclairage intéressant pour la compréhension de ce qu’il s’y déroule.

Le Xinjiang, richesse des sols et point clé du BRI :
Commençons par rappeler que cette région, outre son immensité et son incroyable richesse des sols (pétrole et gaz entre autres, dont on ne cesse de trouver de nouvelles réserves), est la porte d’entrée de la Chine pour tous les échanges avec le Moyen Orient et l’Asie Centrale, notamment énergétiques, ainsi que le point de passage des nouvelles routes de la soie, projet porté par la Chine et que les États Unis cherchent à tout prix à contrecarrer. Il est d’ailleurs intéressant de se pencher sur les troubles qui apparaissent dans TOUS les pays ayant rejoint ce projet, de la Thaïlande qui a connu de nombreuses manifestations du type révolution de couleur, avec des figures qui étaient toutes proches des États Unis, au Myanmar avec le renversement de Aung San Suu Kyi devenue trop conciliante avec la Chine, et où les principaux intérêts chinois ont été attaqués ;
Au Kazakhtan qui connaît des troubles, notamment avec des violences visant la minorité chinoise et des pressions pour se retirer du projet BRI avec, en prime, les traditionnelles ONG comme HRW qui tournent autour ;
La Biélorussie où une tentative d’assassinat contre le président aurait été déjouée, où l’opposition soutenue par l’occident se retrouve aujourd’hui très contrôlée suite à de nombreuses manifestations qu’elle a organisé, avec une pression grandissante de l’occident et de nouvelles sanctions contre le pays ;
En Europe, des pressions sont ouvertement faites sur les gouvernements pour qu’ils se détournent tant de la Chine que de la Russie.
La voie maritime est elle aussi mise sous pression, avec des déclarations récurrentes de politiques et militaires américains souhaitant étouffer économiquement la Chine en bloquant le trafic maritime en mer de Chine du Sud. Pour rappel, 85 à 90% du trafic maritime en mer de Chine du Sud va ou vient de Chine.

Ceci étant dit, revenons au sujet, le Xinjiang et aux origines des troubles qu’il connaît depuis 40ans.


Historique des troubles :
Dans les années 80, dans un pays fort lointain, éclata un conflit, entre des forces communistes et de pauvres rebelles souhaitant libérer leur pays. La Chine ? Non, le pays voisin, l’Afghanistan. Cette histoire étant la version soutenue par de nombreux médias, oubliant de simples faits, dont voici un petit rappel : Les forces armées de l’URSS étaient en Afghanistan à la demande du président en place pour faire face aux islamistes, soutenus dès 1979 par les Etats Unis de Jimmy Carter. Nous sommes donc loin d’une résistance face à une invasion, mais encore et toujours face à l’utilisation de mouvements extrémistes pour « lutter contre le communisme » et déstabiliser un pays qui ne pense pas comme l’oncle Sam le souhaite. Ce qui s’est joué alors n’a pas été réduit à l’Afghanistan seul, les Etats Unis ayant dès le milieu des années 70 établi des liens avec des groupes et mouvements islamistes séparatistes dans toute la région de l’Asie centrale, mais aussi au Xinjiang. Pour rappel, Erkin Alptekin, un des piliers de la cause ouighour, se vantait lors d’une conférence en 2015 d’avoir été un lien entre CIA et indépendantistes ouïgours dans les années 70, et d’avoir travaillé pour eux au sein de très connue Radio Free Europe. Cet individu, que nous ne connaissons que peu en Europe car pas assez présenté par nos médias, est l’une des figures phare du mouvement ouïghour en occident, fondateur du World Ouigours Congress (et proche de nombreuses autres ONG du même type), un partisan du terrorisme (de son propre aveu) et a soutenu tous les mouvements indépendantistes dès lors qu’ils concernaient la Chine. Il s’est tourné vers la promotion auprès de l’occident de la cause Ouïghour à partir des années 80/90, sur le conseil d’occidentaux ravis de pouvoir interférer dans les affaires chinoises. Cela marquera le début des ONG ouighours à travers le monde, vitrine présentable d’un mouvement islamiste indépendantiste qui aurait été farouchement combattu s’il avait concerné n’importe quel pays occidental.
Durant la même conférence, il reconnaitra que l’intérêt de l’occident pour le Xinjiang vient plus du sol riche en ressources que de la cause des ouïghours, mais s’en accommodant très bien tant que cela allait dans le sens de ses intérêts, validant ainsi l’hypocrisie de nos gouvernements sur le sujet.
Ce soutien américain à la déstabilisation du Xinjiang a perduré et a été confirmé dans les années 2000 par une lanceuse d’alerte américaine, ancienne traductrice du FBI, Sibel Edmonds. Cette dernière a dénoncé les liens étonnants entre les Etats Unis, la Turquie, et certaines figures terroristes, allant jusqu’à affirmer que les Etats Unis (et la CIA) étaient derrière toutes les attaques des années 1996 à 2002. Une vidéo de 2015, où elle donnait une interview sur les opérations américaines, est assez éclairante sur le sujet.

Quand on parle d’attentats, l’Occident se souvient toujours avec horreur de ceux qu’il a subit sur son sol, bien que ces derniers aient été au final assez rares en comparaison.
En 2013, le journal le temps répertoriait près de 200 attaques terroristes au Xinjiang, et ce pour la seule année 2012. Attaques commises au nom du Djihad mentionnent ils.
Pour 2013 et 2014, on peut lister entre autres un attentat suicide à la voiture piégée sur la place Tiananmen à Pékin le 28 octobre 2013 qui a fait deux morts et 40 blessés, une attaque au couteau à la gare de Kunming (capitale du Yunnan) le 1er mars 2014 qui a fait 31 morts et plus de 140 blessés, une valise piégée à la gare d’Urumqi (capitale du Xinjiang) le 30 avril 2014 qui a fait trois morts et 79 blessés, ou encore un double attentat suicide à la voiture piégée sur un marché à ciel ouvert d’Urumqi le 22 mai de la même année qui a fait 31 morts et 94 blessés. Ce n’est ici qu’une fraction de ce qu’a subit la Chine. On peut parler des émeutes de 2009, qui eurent un énorme impacte sur la politique chinoise. Que cela soit par le bannissement de facebook de Chine, ces derniers refusant entre autre de fournir les informations des terroristes présents sur la plateforme et ayant planifié et coordonné leurs attaques directement sur les pages de groupes indépentistes/islamistes que facebook hébergeait.
Que cela soit par la chasse qui s’en suivit contre les agents américains de la CIA en Chine, et qui dura plusieurs années. C’est entre une dizaine et une trentaine d’agents qui ont été tués ou arrêtés sur le sol chinois en l’espace de quatre ans, suivant les sources.
Que cela soit par la prise de conscience par la Chine que le Xinjiang était un maillon faible, dont il était important de s’occuper en favorisant son intégration et son développement.
Ces attaques, qui ont duré 35ans en tout, fait des milliers de morts, ont profondément marqué la Chine.
Quelle serait ou aurait été la réaction des pays européens si, chaque année pendant 35ans, sur leur sol, se déroulaient des dizaines voire des centaines d’attaques terroristes ?
Pour les Etats Unis, on le sait : suite à une attaque, celle du 11 septembre 2001, ils ont envahi, pillé et détruit plusieurs pays n’ayant pourtant rien à voir avec l’attentat. Plusieurs millions de mort, des dizaines de millions de blessés et de déplacés, et après de nombreux scandales sur des massacres de civils, des tortures, des enlèvements, des viols et des prisons secrètes aux conditions abjectes, toujours aucune protestation du monde en général et de l’occident en particulier.
La Chine, elle, a subit des milliers d’attaques en 35ans. De nombreux meurtres et violences furent commis, aussi bien au Xinjiang que dans le reste de la Chine, visant militaires comme civils, Han et minorités, religieux et non religieux. De nombreux ouïghours opposés à ces violences et au séparatisme, croyants ou non croyants, furent attaqués voire tués pour faire taire leur voix. Des imams furent tués ou battus. Mais l’occident n’en a cure, préférant faire croire que cette volonté d’indépendance est un mouvement populaire, local, commun à tous les ouïghours, là où ce n’est qu’un mouvement ultra minoritaire et importé de l’étranger. Et son tord aujourd’hui est d’avoir pris des mesures ayant mis en échec les espoirs américains de déstabilisation de la région.


Les débuts de la médiatisation de la cause ouïghour :
Bien que le Xinjiang subisse des attaques depuis 40 ans, ce n’est véritablement que depuis 2018 que nous en entendons parler en boucle. Septembre 2018 est le début de ce vaste mensonge, avec, à la une de tous nos journaux et en boucle à la télé, une condamnation de l’ONU à l’encontre du traitement des ouïghours en Chine. Avec un tel titre, cela marquait à coup sûr les esprits. Mais était-ce vrai ? L’ONU avait-elle condamné la Chine ? Les représentants de l’ONU avaient-ils affirmé que la Chine avait enfermé jusqu’à un million de personnes ?
« Un porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a confirmé dans une déclaration à Grayzone que l’allégation de « camps » chinois n’a pas été faite par les Nations Unies, mais par un membre d’un comité indépendant qui ne s’exprimait pas au nom de l’ONU. Il se trouve que ce membre était la seule personne américaine à siéger au comité et qu’elle n’a pas fait d’études ou de recherches sur la Chine. » Investig’action 6 septembre 2018.
Cela commence déjà mal pour l’histoire si les gros titres sont déjà biaisés, si ce n’est faux. Mais cela n’a pas dérangé nos journalistes, qui n’eurent de cesse de reprendre en boucle cette histoire. Aucune attention non plus portée au dossier présenté, ni aux sources du dit dossier. A quoi bon.
Que toutes soient liées à des agences de renseignement américaines ? Pas de soucis.
Que les informations soient sorties tout droit du chapeau d’un pseudo expert de la Chine, qui sur tout autre sujet aurait été interné d’office ? Là encore, pas de problème.
C’est la Chine, tout est permis. S’est alors déroulée la grande mascarade, à coup de vidéos bidons provenant de partout où presque, sauf de Chine, à coup de témoignages dans tous les pays occidentaux des principales figures des mouvements ouïghours, à coup de grands clichés sur le vil PCC qui opprime son peuple et cache tout au monde. Tout est possible, ils sont communistes et ils sont chinois, on ne peut donc nullement les croire ! J’exagère pensez-vous ? Reprenez tous les articles concernant la Chine depuis bientôt 3ans, sans compter la masse de commentaires, tous plus affligeants les uns que les autres, qui inondent journaux, réseaux sociaux et forums. C’est bien l’idée véhiculée par nos médias, et avec succès vu la quantité de personnes se permettant de répéter ces inepties. Faut dire, les acteurs étaient plutôt convainquant et la Chine particulièrement mauvaise pour se défendre !

Les grandes figures de ce mouvement :
Outre Erkin Alptekin cité plus haut, nous avons également Rebiya Kadeer, qui fut l’une des voix fortes du mouvement ouïgours sur l’oppression, la discrimination, et sur les politiques de stérilisation de la Chine à l’encontre des musulmans ouïgours. Mais qui est-elle ? Comment peut-elle être prise au sérieux avec une telle histoire ?
Issue d’une famille pauvre, mariée à 15ans à un petit fonctionnaire, elle a pu devenir en Chine l’une des femmes les plus riches du pays, un membre éminent du PCC. Elle eu 6 enfants de son premier mariage et 5 de son second. Elle fut une représentante de la délégation chinoise aux nations unies. Question casting pour la discrimination, la persécution et la stérilisation, elle ne coche aucune case. En revanche, lorsqu’elle est arrêtée pour ses liens avec des séparatistes et pour avoir envoyé des informations à son mari, exilé aux Etats Unis, travaillant pour radio free Asia (une antenne connue et assumée de la CIA), et lorsque ces derniers firent pression sur la Chine pour la faire relâcher, là en revanche, l’image devenait plus nette. La Chine à l’époque, dépeinte comme terrible avec ses opposants, la laissa partir aux Etats Unis. Si l’on ajoute qu’elle soutiendra les émeutiers de 2009 dont on sait aujourd’hui qu’ils étaient téléguidés par la CIA, nous avons là une personne des plus « crédible » pour porter le message américain ouïghour.
Autre visage important, Dolkun Isa, un des fondateurs du WUC, qui fut également un des organisateurs des émeutes de 88 à Ürümqi et lié à des membres de l’ETIM. Il est sur la liste des personnes recherchées pour terrorisme par la Chine et, jusqu’en 2018, était sous le coup d’une notice rouge d’Interpol, étonnamment retirée au début de la médiatisation du Xinjiang par les Etats Unis.
Enver Can, plus discret, s’était fait connaître pour son opposition farouche à la classification de l’ETIM comme organisation terroriste. C’est également un ancien employé de Radio liberty, le petit nom de Radio Free Europe, média de propagande de la CIA (Derek S. Reveron/Jeffrey Stevenson Murer : Flashpoints in the war on terrorism, 2006). Encore les mêmes ficelles que l’on retrouve donc derrière chacune de ces personnes.
On pourrait continuer ainsi sur plusieurs lignes, les participants à la farce sont faciles à trouver et à démasquer. Entre « leaders » qui partagent des vidéos prouvées fausses mais assumant, car « cela sert à éveiller les gens à la cause ouighour », ceux qui sont ouvertement soutenus par les Etats Unis, la NED, ou (ex)employés par la CIA et les différents organes de propagande qui lui sont liés, ceux dont les propos n’ont eu de cesse de se contredire, on a l’embarras du choix. Tursunay Ziyawudun, dont le témoignage a changé du tout au tout en un an à peine :
un article de BuzzFeedNews puis un article de la BBC, deux histoires différentes. Son témoignage est digne de celui qui permit l’invasion de l’Irak en 1990 avec les mêmes méthodes et les mêmes mensonges.
Une autre témoin, Gulzira Auelkhan, a vu ses témoignages successifs évoluer grandement, expliquant d’abord qu’il n’y avait ni violence, ni viol, puis dans des interviews ultérieures, parlant de violence inimaginables, de viols, de trafic de jeunes femmes qu’elle préparait elle-même pour des clients chinois… Le fait qu’elle change de version ? Le choc, le traumatisme, mais ce n’est certainement pas lié à l’obtention d’un statut de réfugié et de financement par la NED. Seules les mauvaises langues oseraient soulever ce point.
Autre personne aimant se ridiculiser, Rushan Abbas. Cette brave dame, qui tantôt admet être financée par la NED, tantôt le nie, a trouvé un moyen de gonfler toujours plus les chiffres des persécutions chinoises : si 5 à 6 millions de personnes incarcérées peut sembler énorme sur une population de 12 millions, voire même devenir légèrement ridicule quand on y pense sérieusement, c’est parce que le monde entier se trompe, que la Chine ment, et que les ouïghours ne sont pas 12 millions mais entre 20 et 25 millions… selon ses propres experts, qu’elle ne nommera jamais. On devine qu’ils doivent probablement travailler au service de Com et Marketing de la NED, car avec elle, le vocabulaire aussi évolue. Elle est en effet l’une des premières à avoir parlé de génocide, à parler de négationnisme quand on cherche à lui opposer des faits, et va jusqu’à parler de crématoriums collés aux camps pour faire disparaître les « victimes du génocide » pour expliquer qu’on ne trouve nulle trace. Diantre, on se croirait en pleine discussion sur la seconde guerre mondiale et sur les camps allemands ! Et ce n’est pas innocent si le vocable utilisé rappelle ces atrocités : qui oserait nier ou discuter ces faits là ? Personne de sensé. Personne ne souhaite être taxé de négationniste. Or comment faire taire toute voix dissonante si ce n’est en le qualifiant ainsi. Inconsciemment, pour la majorité des gens, c’est la ligne rouge, on ne doit pas réfléchir mais condamner. Et c’est le but recherché, que les gens ne réfléchissent pas trop au sujet mais condamnent ! Et que se taisent toutes les voix qui peuvent s’élever pour dénoncer ces absurdités. Que la censure et l’auto-censure règnent !

Les complices, nos médias :
Puisqu’on parle censure, parlons de celle massive, à laquelle les voix dissidentes ont droit : on a rarement fait mieux. Twitter a supprimé de nombreux comptes de personnes cherchant à montrer ce qu’était le Xinjiang. Facebook censure et bannit à tour de bras. Des vidéos sur youtube disparaissent mystérieusement… Quant à nos médias, ils ont toujours une explication ! Ainsi, quand l’OCI a pris la défense de la Chine après que des délégations se soient rendues sur place, l’explication fut qu’ils se soumettaient à un partenaire commercial dont ils avaient peur, leur avis n’avait dès lors plus d’importance. L’OCI pour rappel, est l’organisation de la coopération islamique et regroupe 57 pays. La Chine ferait donc pression sur 57 pays qui depuis deux ans ne cessent de se ranger derrière elle. Même l’Arabie Saoudite, allié traditionnel des américains, soutient la Chine…
L’Europe fut elle aussi invitée à venir sur place mais a préféré décliner : Dur de continuer à soutenir une histoire quand on doit se rendre sur place et qu’on sait qu’on ne trouvera rien de crédible.
Quand ce sont des étrangers qui se rendent au Xinjiang pour visiter et filmer ? Ils sont payés par la Chine voyons ! C’est d’ailleurs parait-il le seul moyen pour des étrangers de se rendre sur place ! Des dizaines de youtubeurs étrangers et chinois (Daniel Dumbrill, Jerry Goode, Andy, Alex, Ychina, Numuves, pour ne citer qu’eux), se sont rendus sur place, pour montrer ce qu’était la vie là-bas, mais non, cent fois non, on nous rabâche que ce n’est que de la propagande, des idiots utiles du communisme chinois, qui sont forcément achetés !
Autant dire qu’il me tarde donc vivement d’y aller, l’endroit est magnifique et mon compte crie famine. Sait-on jamais…
Autre incohérence : les médias étrangers y sont interdits, nous dit-on. Cela n’a pas empêché un journaliste de la BBC de se faire chasser du Xinjiang par la population suite à une phénoménale escroquerie « journalistique » . A défaut de trouver matière à critiquer, on modifie des reportages chinois pour les faire passer pour des scoops BBC. Technique qui n’est pas nouvelle, surtout sur le Xinjiang, la photo la plus connue en occident venant encore d’un énorme détournement :
Et oui, cette magnifique photo de prisonniers en bleu, assis à même le sol, bien alignés, censés être des ouïghours emprisonnés, cette photo qui vous a convaincu que la Chine oppressait tout un peuple… vient d’un article de 2014, de la presse chinoise, traitant de la visite et de discours de politiques et religieux dans différents endroits du Xinjiang, notamment une prison, devant des prisonniers de droit commun, donc des gens de toutes ethnies accusés de crimes divers… Le style est très chinois, mais rien à voir donc avec un camp de concentration réservé aux ouïghours !
De même ce fameux transfert de prisonniers entre deux trains, de nuit, était le transfert de criminels venant d’être arrêtés, dans le sud de la Chine, lors d’un démantèlement d’un vaste réseau d’escrocs. Cela avait fait la une de nombreux journaux en Asie.

De nombreuses vidéos et photos se sont avérées provenir de partout sauf de Chine (Japon, Thaïlande, Singapour, Malaisie, Turquie, et même un extrait d’un navet américain, c’est pour dire). Des vidéos Tiktok furent détournées pour faire croire à des scènes malheureuses. Certaines sont débunkées rapidement, comme celles-ci, où de fausses emotes ont été rajoutées pour faire croire à des malheurs. Le ridicule ne tue pas… malheureusement. Mais beaucoup tournent encore et même si les photos sont toutes identifiées et prouvées fausses, le mal est fait. Ainsi, sur cette vidéo, entre photos provenant du Falun Gong aux Etats Unis, photos détournées, photos venant de d’autres pays et, pour la photo finale…. une peinture. Il y’avait une photo, ridicule, la première sur la vidéo, censée être une photo prise lors d’une séance de torture d’une femme ouighour. Une vraie de vraie qui avait fuité nous disait-on ! La photo venait finalement d’un « évènement » du Falun Gong aux Etats Unis, où ces derniers expliquaient les terribles méthodes chinoises avec les fameuses tiges de bambous plantées sous les ongles ! Et pompon, la photo était à l’époque collée à une photo de la libération d’Auschwitz, au cas où vous n’auriez pas compris que les chinois étaient nos nouveaux nazis ! Bon, les lunettes de soleil, la casquette de travers, les uniformes qui ne correspondent pas… Cela n’a pas choqué grand monde ! Si c’est sur internet, c’est que c’est vrai…

Et, bien que cela soit facile à démonter, beaucoup par feignantise, pour ne pas dire par bêtise, se laissent avoir et ne vérifient pas. Plus c’est gros…
Mais revenons-en à nos médias. Le Monde s’y est essayé aussi, n’étant jamais en reste quand il s’agit de porter la parole américaine. Le Monde, entre autres, qui expliquait que la journaliste qui avait pris la défense de la Chine était une invention de PCC et n’a jamais daigné s’en excuser, corrigeant vaguement son article, et ce seulement après que cette dernière ait donné une interview au Figaro, ridiculisant ainsi le Monde, Libération et compagnie. Certains n’ont toujours pas corrigé, comme Libé ou VA. On appréciera la déontologie journalistique.

De même, étant fort contrarié de voir des ouïghours fêter la fin du ramadan librement, Simon Leplâtre, un « journaliste » du Monde qui semble faire une fixette sur la Chine, et qui était présent sur place (malgré le fait que tous nos médias, le Monde inclus, nous expliquent que c’est impossible d’y aller)

tweetera que tout ceci n’était que mise en scène et que les ouighours étaient forcés !
Les ouïghours n’auraient pas droit à la barbe ni aux signes religieux, mais pourtant des centaines de photos et de vidéos attestent du contraire… éléments fournis par nos propres médias !

Les ouïghours représentent 1% de la population chinoise mais semblent être forcé pour tout ! Pour le travail, pour faire la fête, pour apprendre le chinois, pour tout on vous dit !



lls produisent tout sous la contrainte, le coton, les vêtements, les panneaux solaires, et quand bien même les agences sur place expliquent que non, ce n’est pas vrai, que le coton est ramassé à 90% mécaniquement, que les panneaux solaires sont faits industriellement, que les usines produisant les vêtements sont contrôlées régulièrement et que rien n’y a été trouvé, on continue de nous marteler qu’ils sont opprimés, photos à l’appui. Bon la photo s’avérait venir du Brésil… Mais c’est pas grave.
Il y’avait eu une note, trouvée dans une chaussure produite par la marque the north face, où un ouïghour aurait laissé un appel à l’aide. Petit problème, cette marque ne produisait pas ces chaussures au Xinjiang mais au Vietnam. Encore loupé.

En parlant de photos, nous avons eu également les photos satellites des camps, preuve indiscutable qu’ils existaient, et ceci grâce au fantastique travail indépendant de l’ASPI ! C’était en une de tous nos médias. Bon, deux problèmes se sont posés. Le premier, l’ASPI n’a rien d’indépendant, car bien que se présentant comme tel et étant un « think tank » australien, il est financé par le département d’état américain, par la NED, par des industriels de l’armement, et de façon officielle, tout ceci étant sur leur propre site. Mais nos médias n’ont jamais été intéressés par les conflits d’intérêts, on le sait.
Deuxième problème, de taille également, toutes les photos présentaient les coordonnées GPS des lieux. Tous furent vérifiés. 380 photos, 380 lieux différents, cela donna : 343 bâtiments civils (hôpitaux, écoles, lycées, usines, fermes, etc) et 37 bâtiments liés à la police, à l’armée, au système pénitentiaire, etc. Beaucoup étaient déjà identifiés sur… Google Map. Un exemple parmi tant d’autres…
Avec tout cela, nos médias se sont-ils empressés de corriger ? On attend toujours, un stagiaire probablement qui aura perdu le mea culpa de nos chers journalistes.
D’ailleurs, il est étonnant qu’avec les chiffres actuels (5 à 6 millions de personnes incarcérées), avec un ratio de 2000 à 3000 personnes par camp (chiffre donné par le WUC et Adrien Zenz), nous n’arrivions toujours pas à trouver un seul des près de 1600 à 3000 sites qui devraient dès lors exister. Cela ne passerait pas inaperçu à une époque où nos systèmes satellites peuvent photographier une mouche sur un verre.

Un autre chef d’œuvre de désinformation fut l’article du NYT :
https://www.nytimes.com/interactive/2019/11/16/world/asia/china-xinjiang-documents.html
Celui-ci vaut de perdre une heure à tout lire, les pages produites et leurs traductions. Nous avons donc 400 pages qui auraient fuitées, grâce à un membre du PCC. Manque de chance, il s’agit pour une grande partie de discours retranscrits et pour l’autre de directives, les uns comme les autres disponibles sur internet, notamment sur les sites officiels chinois. Car oui, la Chine (comme la France ou les Etats Unis) retranscrit les discours donnés par son président ou ses officiels. Le reste sont des documents nous dit-on d’interrogatoires, entre autres, dont le NYT ne semble pas trop souhaiter creuser la véracité.
Soit ! Ces documents sont censés révéler comment la Chine a mis en place un système de répression et de persécution des ouïghours ! Et tout l’article se résume avec cette magnifique phrase du journaliste :

In several surprising passages, given the crackdown that followed, Mr. Xi also told officials to not discriminate against Uighurs and to respect their right to worship. He warned against overreacting to natural friction between Uighurs and Han Chinese, the nation’s dominant ethnic group, and rejected proposals to try to eliminate Islam entirely in China (…) But Mr. Xi’s main point was unmistakable: He was leading the party in a sharp turn toward greater repression in Xinjiang


@page { size: 21cm 29.7cm; margin: 2cm } p { margin-bottom: 0.25cm; direction: ltr; line-height: 115%; text-align: left; orphans: 2; widows: 2; background: transparent } a:link { color: #0563c1; text-decoration: underline }
https://www.nytimes.com/interactive/2019/11/16/world/asia/china-xinjiang-documents.html


En clair, bien que Xi explique qu’il ne faut pas discriminer les ouïghours et qu’il ne faut pas s’en prendre à l’Islam, son objectif était clair, une plus grande répression au Xinjiang. Logique imparable.
Ils ont malheureusement retiré les pages de traduction qu’ils présentaient à l’origine, et qui rendaient l’ensemble encore plus risible, car outre des traductions volontairement biaisées, certaines traductions relevaient carrément de la pure fiction. Ainsi, une des traductions présentées dans l’article explique que Xi Jinping aurait déclaré qu’il fallait user de « tous les outils de la dictature » pour arriver à leurs buts. Nous imaginons tous Xi Jinping qualifier la Chine et le système chinois de dictatorial… évidemment. De même, il y’a des éléments tellement incriminants dans ces 400 pages, qui lèvent tout doute possible sur ce qu’il se passe au Xinjiang, qu’ils ont décidé de ne produire que les pages… qui ne contiennent rien d’important. Le reste était probablement trop insoutenable pour que nous autres puissions le lire…
Cela n’empêcha pas les médias de tous les pays occidentaux de se saisir du sujet et de publier, à tour de bras, sur les « preuves irréfutables » produites par le NYT. Heureusement que personne ne relit ou ne vérifie, cela mettrait en péril le journalisme moderne.
Et nos médias ne sont pas avare quand il s’agit de parler du Xinjiang. En mal, j’entends.
Car il n’y a toujours rien dans nos médias sur les centaines d’habitants du Xinjiang qui ont filmé leur quotidien. Toujours rien concernant les plaintes déposées par de nombreuses sociétés chinoises contre l’occident. Toujours rien sur les milliers d’incohérences que l’on retrouve, les collusions avec des agences américaines, les faux avérés, les fake news, les détournements, etc.
Rien sur Adrien Zenz, présenté comme un expert de la Chine, pourtant un expert ne parlant pas chinois, n’étant jamais allé sur place, ayant toujours eu des positions anti-communistes très affirmées, sans compter ses innombrables délires sur les juifs, les homosexuels, ses propos racistes, etc. Rien sur ses « analyses » qui furent toutes démontées, par de vrais experts, tellement elles étaient farfelues (notamment celle sur les stérilisations forcées, où le contenu de ses conclusions n’était qu’un ramassis d’inepties médicales dénoncées par de nombreux médecins).
Toujours rien sur le dernier rapport « explosif » d’indépendants sur le Xinjiang, rapport atomisé quelques jours plus tard pour son manque de sérieux, pour ses sources douteuses, et pour les liens de tous ses membres avec différentes administrations ou lobbys américains.
Rien ou presque sur les membres de l’ETIM que nous combattons en Irak, en Syrie, en Libye, en Afghanistan et qui se sont rendus coupables d’atrocités. Rien sur la protection offerte par les Etats Unis à plusieurs reprises à des combattants Ouighours qui avaient été arrêtés (en Thaïlande par exemple, où les Etats Unis ont fait pression sur le pays pour que soient relâchés plusieurs combattant qui devaient partir… en Turquie. Un attentat sanglant quelques jours après, attribué aux loups gris, viendra clôturer l’affaire).
Rien sur les revendications et déclarations de nombreuses figures du mouvements ouighours sur leur volonté de voir apparaître un Turkestan de l’Est dont ils auraient chassé tous les non musulmans et les non ouïghours. Ce qu’on appelle communément un nettoyage ethnique et religieux…
Rien sur les nombreuses voix qui s’élèvent dans le monde contre cette mascarade.
Rien ou presque sur les déclarations américaines concernant le financement d’une vague de propagande sans précédent contre la Chine.
Rien non plus sur la déontologie perdue de nos journalistes, sur la soumission de nos politiques au maître anglo-saxon, et rien sur la bêtise crasse des masses incapables de se rendre compte quand on lui joue du pipeau pour la énième fois. C’est vrai que nous n’avons pas eu encore assez d’exemple de manipulations, de mensonges, pas assez de conflits non justifiés au profit des Etats Unis. Vietnam, Irak, Yougoslavie, Afghanistan, Syrie, Libye, Yémen, etc… Cela ne semble avoir servi à rien.

Non… De toute évidence tout ceci n’est pas une vague sans précédent de propagande contre la Chine, digne des plus belles heures de la guerre froide entre les Etats Unis et l’URSS. Tout ceci n’est qu’un mauvais cauchemar qui se répète, avec juste un nouvel acteur.
Mais la Chine n’est pas l’URSS, et ce sont les Etats Unis qui aujourd’hui sont en déclin, chaque jour un peu plus.